Le
crissement d’une branche sur un toit de tôle me fait ouvrir les yeux. Inquiète,
je me raidis. J’entends plusieurs petits coups frappés sur le toit, effet d’un
vent violent qui se glisse à travers les arbres. La nuit est noire et
angoissante. Mes sens en éveil, je perçois le danger à travers les bruits de la
forêt. Poussée du coude vers mon partenaire qui dort à côté de moi, un
chuchotement de sa part « Je sais ».
On commence à remuer autour de nous, nous ne sommes maintenant plusieurs
membres du clan à être éveillés et aux aguets. Regards jetés les uns aux
autres, nous faisons cependant attention à ne pas faire de bruit, désirant
donner l’impression par notre silence que tous dorment dans le bâtiment.
Bruis
de pas qui rôdent à l’extérieur du fort, feuilles soulevées et balayées du
pied. On cherche à s’introduire, on veut nous provoquer, voire nous exterminer.
Bruits dans une porte extérieure. Incapable de la défoncer, on se glisse entre
les planches composant la palissade. Ils sont nombreux, peut-être plus que
nous. Je frémis, j’ai oublié mon arme au rez-de-chaussée en allant me coucher
et je sais que je n’aurai pas le temps d’aller la récupérer. Stressée, j’oublie
mes sorts, si je devais défendre le fort à moi toute seule, nous sommes perdus.
Je ris un peu jaune, mais silencieusement, et me dis que je fais une bien
piètre shaman.
Coup
de pied défonçant la porte du chalet, je sursaute. Bruits de pas pressés
montant l’étroit escalier, on vient nous chercher. Mon partenaire, déjà prêt au
combat, donne des coups de hache en direction de l’unique assaillant assez fou
pour être entré nous tester. Ni un ni l’autre ne se touchent, pourtant notre
attaquant dévale les marches et sort en courant de notre fort, la terreur au
cœur et ses compagnons sur ses talons.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire