jeudi 6 novembre 2014

Souvenir d'une nuit d'été



Le crissement d’une branche sur un toit de tôle me fait ouvrir les yeux. Inquiète, je me raidis. J’entends plusieurs petits coups frappés sur le toit, effet d’un vent violent qui se glisse à travers les arbres. La nuit est noire et angoissante. Mes sens en éveil, je perçois le danger à travers les bruits de la forêt. Poussée du coude vers mon partenaire qui dort à côté de moi, un chuchotement de sa part « Je sais ».  On commence à remuer autour de nous, nous ne sommes maintenant plusieurs membres du clan à être éveillés et aux aguets. Regards jetés les uns aux autres, nous faisons cependant attention à ne pas faire de bruit, désirant donner l’impression par notre silence que tous dorment dans le bâtiment.
Bruis de pas qui rôdent à l’extérieur du fort, feuilles soulevées et balayées du pied. On cherche à s’introduire, on veut nous provoquer, voire nous exterminer. Bruits dans une porte extérieure. Incapable de la défoncer, on se glisse entre les planches composant la palissade. Ils sont nombreux, peut-être plus que nous. Je frémis, j’ai oublié mon arme au rez-de-chaussée en allant me coucher et je sais que je n’aurai pas le temps d’aller la récupérer. Stressée, j’oublie mes sorts, si je devais défendre le fort à moi toute seule, nous sommes perdus. Je ris un peu jaune, mais silencieusement, et me dis que je fais une bien piètre shaman.
Coup de pied défonçant la porte du chalet, je sursaute. Bruits de pas pressés montant l’étroit escalier, on vient nous chercher. Mon partenaire, déjà prêt au combat, donne des coups de hache en direction de l’unique assaillant assez fou pour être entré nous tester. Ni un ni l’autre ne se touchent, pourtant notre attaquant dévale les marches et sort en courant de notre fort, la terreur au cœur et ses compagnons sur ses talons.

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