samedi 15 novembre 2014

La disparition de certaines problématiques, vraiment?



Je vous présente un texte que j'ai écris lorsque j'étudiais en éducation spécialisée. Ce n'est pas un texte littéraire, mais un texte qui vous fera peut-être réfléchir. Même s'il a été écrit en 2010, il est toujours d'actualité. 

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 (Vieux texte: daté de 2010)

Il y a quelques semaines, je lisais dans le journal la presse du 27 aout 2010 (nom de l’article : L’autisme et la schizophrénie rarement héréditaire) qu’on avait découvert que l’autisme était en fait une mutation des gènes et que ce n’est pas nécessairement génétique. Un coup que la mutation a été faite, l’enfant va se faire transmettre les gênes mutées. J’ai aussi entendu parler qu’on pourrait maintenant découvrir certaines formes de déficiences intellectuelles lorsque l’enfant est dans le ventre de sa mère.
Certaines personnes trouvent ça génial! Moi pas.
Je ne trouve pas ça génial parce que, tout d’abord d’un point de vue éthique, ces personnes ont le droit de vivre. Ensuite, où sont passées nos belles valeurs d’acceptation et de respect si, alors même que l’enfant est dans le ventre de sa mère, on lui dit qu’il ne peut pas vivre parce qu’il a une problématique? Ce site internet ( http://www.santepub-mtl.qc.ca/ethique/pdf/2010-02-23.pdf ) démontre deux différentes façons de pensées : celles qui prônent le droit des parents de choisir et celles qui prônent l’acceptation de la différence malgré tout.
Dans celui-ci (http://www.arrondissement.com/tout-getMod-directory-COM/t1/pc1/u9416-formation-coalition-contre-mise-oeuvre-programme-public-depistage-prenatal-trisomie/ ) on retrouve au troisième paragraphe cette phrase qui m’a touchée : Comment se sentira une personne trisomique lorsqu’elle prendra conscience que son gouvernement organise et consent à l’élimination des personnes comme elle! Elle m’a touchée parce que c’est vrai ce qui y est écrit. Je me questionne à savoir si, maintenant que nous avons éliminé la plupart des animaux non domestiqués et dont on ne peut faire l’élevage, il fallait maintenant éliminer les êtres humains « non domestiqués » (qui ne fonctionne pas sous bon vouloir du gouvernement et de la société).
Je pense aussi à ces parents, qui attendent depuis des mois pour obtenir des services pour aider leur enfant à mieux comprendre le monde qui l’entour, ou même à vivre dans ce monde. Ces parents qui ont déjà peu de services. Avec la disparition de certaines problématiques viendrait la disparition des services desquels ils ont tant de besoins.
Ça me choque de voir à quel point notre société est une société de performance, où la différence est vue comme quelque chose qui nous retarderait et non comme une autre façon de faire.
Je pense aux enfants avec lesquels je fais mon stage, je ne voudrais pour rien au monde les voir disparaître. Ils peuvent nous en apprendre beaucoup puisqu’ils sont différents dans leur façon de vivre et de voir le monde.
Moi je dis, acceptons ceux qui ont une déficience intellectuelle, un trouble envahissant du développement, une schizophrénie ou toute autre problématique que le monde différent d’eux ne comprend pas. Acceptons-les et apprenons d’eux! Martin Deschamps n’a pas de problème neurologique, mais physique. Pourtant, ça ne l’empêche pas de se rendre aussi loin qu’il le désire. Pourquoi alors, ne laissons-nous pas nos futurs enfants refaire le monde à sa manière? Un monde qui accepterait les différences, les ressemblances et les problématiques.
Il ne reste qu’à le leur apprendre, afin que la société soit une société d’acceptation et non de production.

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