mardi 17 mars 2015

Tu.

Tu t'assois, observe, attends.
Tu reste silencieuse, patiente.
Tu espère, rêvasse, en pleure.

Tu veux juste être comprise, tu ne veux pas trop donner d'information.
Parce que tu as peur qu'on dise "la vla qui braille encore" ou alors "la vla qui fait son attention whore"
Mais en dedans tu souffres, et tu ne sais pas quoi faire.

Alors tu t'assois, t'observe, t'attends.
Tu reste silencieuse, tu patiente.
Tu espère, tu rêvasse pis t'en pleure.

Parce que tu aimerais qu'on se rende compte que toi aussi tu souffre.
Que toi aussi tu aimerais qu'on laisse de côté nos activités, nos plans, pis qu'on vienne s'occuper de toi.
T'aimerais ne pas avoir à parler, qu'on se rende compte. T'aimerais ne pas devenir un fardeau pour les autres.

T'aimerais ne pas les épuiser.
Ne pas fatiguer ton chum, tes amis (es), ta famille.
T'aimerais juste qu'on voit que tes cernes, ils sont dans ta tête, et pas sur ton corps.

Parce que toi, t'a l'air d'une petite poupée.
D'une ado.

Parce que toi, à moins qu'on te voit pleurer, ça paraît pas que tu vas mal.

T'aimerais juste que ça s'arrête. T'aimerais pouvoir te contrôler. T'aimerais pouvoir être indépendante. T'aimerais pouvoir ne pas avoir des tendances dépressives. T'aimerais ne pas les avoir, ces idées noires.

Pis des fois tu aimerais juste pouvoir éteindre ton cerveau. Qu'on t'enferme pour qu'on s'occupe de toi comme une enfant.

Mais tu ne l'éteindras pas. Parce que tu as un BAC à finir. Parce que tu dois t'occuper des autres, à défaut qu'on s'occupe de toi. Parce que tu dois te montrer forte. Parce qu'au lieu de t'enfoncer toi-même la tête dans un mur, tu aides les autres à sortir de l'eau dans laquelle ils se noient. Parce qu'au lieu de te blesser, tu répares les blessures des autres.

Parce que même si t'es jalouse, tu fais tout pour te montrer ouverte, même si c'est pas toujours facile.
Parce que même si t'es possessive, tu le laisses aller parce qu'un humain n'est pas un objet.
Parce que même si tu as des tendances contrôlantes, tu n'arrives même pas à contrôler ta vie, alors tu essaie tant bien que mal de ne pas contrôler celle des autres.
Parce que même si tu préférerais te rouler en boule dans un coin pour brailler, tu prends une grande respiration et tu écoutes les autres brailler, tu les soulage de leur mal, et toi tu accumules le tien. Tu les écoute, tu les guide de ton mieux. On te dit de ne pas mettre toute ton énergie à aider les autres, parce qu'il faut que tu t'aides toi-même.

Mais tu continues néanmoins de te donner aux autres, tu continues de faire ce dont tu n'as pas envie. Pas parce que tu te déteste. Mais bien parce que si tu arrêtes, tu sens que tu vas craquer. Tu sens que si tu arrêtes de t'occuper des autres et que tu commences à t'occuper de toi-même, tu vas juste te briser comme une vague sur un rocher.

Tu n'as plus de défenses contre le monde extérieur. Tu fonces dans la vie parce que si la vie te fonce dedans et que tu tombes, tu doute forcement être capable de te relever.

Faque tu fonce, tu te donne aux autres, et tu t'oublies, afin de rester forte. Afin de ne pas tomber.

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