J’appuie sur la sonnette, un doux carillon se fait entendre à travers les vitres pourtant fermées. Les papillons dans mon estomac valsent alors que je resserre mon foulard de la main, ce dernier cachant le collier de cuir récemment acheté.
Attendant
qu’elle m’ouvre, le rouge me monte aux joues et les souvenirs de la dernière
heure me reviennent.
***
Je
sors de chez moi, mon manteau long sur le dos malgré la journée étouffante. Je
porte une robe noire, en latex. C’est le seul vêtement, outre le collier de
cuir, qu’elle m’ait autorisé à porter.
Dans
l’autobus, on dirait que tous les regards convergent vers moi. Ils savent… Ou doivent se douter…
Je
serre les cuisses et détourne le regard pour ne pas croiser les leurs. Il n’y a
rien que je puisse faire pour empêcher le rougissement de mes joues. J’ai été
assez stupide pour prendre le risque de m’habiller selon on ordre.
***
Je
piétine alors qu’elle tarde à ouvrir, de la sueur coule le long de mon dos et
j’aimerais bien me départir de mon manteau et de mon foulard le plus rapidement
possible.
Impossible qu’elle vienne ouvrir,
non. Il faut qu’elle s’amuse à m’humilier…
J’attends,
plantée devant sa porte, quelques minutes avant qu’elle ne daigne venir
m’ouvrir, un sourire ravi, mais moqueur, sur le visage.
Elle
est à couper le souffle, un ensemble en cuir noir lui moule la peau. Tandis que
mes yeux glissent sur ses courbes, elle s’approche de moi.
***
[En ligne]
1 : 00 am
L : Salut. Es-tu toujours debout?
Moi : Oui, mais j’allais bientôt
dormir. Pourquoi?
L : Ça fait un moment qu’on se
parle, j’aimerais qu’on se rencontre.
Moi : Wow… Je ne m’attendais pas
à ça ce soir.
Moi : … Tu as envie de faire ça
quand?
L : Je ne sais pas. En fin de
semaine prochaine, tu es libre?
Moi : D’accord
L : Super, bonne nuit J
***
Tu es bien plus belle que sur les
photos… On se contemple, un sourire sur le visage. Ni l’une
ni l’autre n’ose faire quoi que ce soit. Puis un rire incontrôlable nous prend
et brise la glace. Plusieurs minutes s’écoulent avant que nous soyons capables
de reprendre notre souffle et quand j’y arrive, c’est pour le perdre à nouveau
sous ses lèvres.
***
Des
jouets sexuels, fouets, menottes, plumes et cordes sont éparpillés un peu
partout, mélangés à nos vêtements. La pièce est un véritable bordel et l’air
qu’on y respire sent le sexe.
J’émerge
tranquillement de la plus merveilleuse après-midi de ma vie, le corps
douloureux, mais assouvi.
Une
pensée fugitive vient assombrir ce moment. Je
ne pourrai plus jamais me présenter devant ma famille de la même façon, pourvu
que ça ne paraisse pas dans mon regard…
Je
tourne la tête et la vois à mes côtés, somnolente. Je me colle contre elle.
« Ça va rester entre nous, hein? Tu ne le diras pas à personne? »
Elle fait non de la tête puis grogne pour que je me taise.
***
Dans
l’autobus du retour, toujours emmitouflée sous mon gros manteau, je me sens
étrangement détendue. Je n’ai plus envie de rougir, plus personne ne semble me
regarder. Je touche le collier de cuir, caché sous mon foulard, et la sensation
de chaleur qui en émane m’assure que je n’ai pas rêvé ce qui s’est passé.
J’espère que personne n’est arrivé
à la maison…
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